Ils ne se sont jamais parlés, ils se sont croisés à deux reprises, il l'a vue danser à Paris, elle l'a inspiré...
Lui, c'est Vaslav Nijinski, né à Kiev en 1889. Elle, c'est Isadora Duncan, née à San Francisco en 1877. Deux artistes qui ont bouleversé l’histoire de la danse. Elle, venue des Etats-Unis, lui, de Russie. Ils ont parcouru le monde allant de l'Est à l'Ouest, passant d'un continent à l'autre. Tous les deux ont une fin tragique. Il décède à Londres en 1950 atteint de schizophrénie, elle meurt tragiquement d'un accident de voiture en 1927 à Nice. Danseur virtuose et chorégraphe à scandales, Vaslav Nijinski bouscule la danse, casse les codes et invente la danse moderne. Cependant, à la fin de sa vingtaine, il arrête brutalement sa carrière à cause de sa santé mentale fragile. Isadora Duncan, pionnière absolue de la danse moderne, incarne une liberté nouvelle, non seulement pour l'art chorégraphique mais également pour la condition des femmes. Elle révolutionne la pratique de la danse, libère le corps du corset, danse pieds nus ; c'est une femme libre.
Cette création s'appuie sur des extraits de textes des « Cahiers de Nijinski » et de la biographie « Ma Vie » d’Isadora Duncan. À travers la parole et le mouvement, le comédien et la danseuse se transforment, alternant les rôles, brouillant les frontières du genre et de l’identité. Dans une société où les questions de libertés individuelles, d’identités et de minorités sont au cœur de l’actualité, « Vaslav & Isadora, ultime révérence » est un spectacle qui s'interroge sur certaines valeurs de notre société à travers les textes et la vie de ces deux figures emblématiques du début du 20e siècle.